Idéalement les animaux devraient trouver dans la nature les abris pour se réfugier et construire leurs nids. Dans la plupart des jardins, d’abord conçus et agencés pour le confort des humains, ces opportunités sont malheureusement très fortement réduites. Pas besoin pour autant de laisser une jungle se développer pour offrir aux oiseaux, aux insectes, aux hérissons, aux chauves-souris et autres petits animaux des solutions pour nicher et s’abriter. Il est important dans un premier temps de repérer tous les petits recoins qui pourraient naturellement ou avec de simples petits aménagements devenir des refuges. Il faut privilégier ces cachettes naturelles et c’est seulement ensuite qu’il faut imaginer implanter en complément des refuges fabriqués.
Vous trouverez en jardinerie ou magasins spécialisés toute une gamme de nichoirs de conception adaptée aux espèces le plus couramment observées. Je conseille de les fixer solidement à un tronc, à un poteau ou à un mur en choisissant la bonne orientation. Evitez de les suspendre à une branche, comme je le vois très souvent, par la cordelette ou la chainette vendue avec le nichoir. N’oubliez pas que les oiseaux utiliseront ces abris pour protéger et élever leurs petits en toute sécurité et non pour jouer à la balançoire (une fausse bonne idée utilisée pour satisfaire l’imaginaire humain).
Si vous êtes un peu bricoleur je vous invite plutôt à les construire par vous-même pour des raisons de couts et de solidité. Le fait de les construire vous oblige aussi à rechercher les formes, les dimensions et les caractéristiques particulièrement appréciées par telle ou telle espèce. Au-delà du plaisir de construire de vos propres mains, vous allez aussi progressivement apprendre à connaitre les comportements et les exigences des espèces que vous espérez accueillir dans votre jardin.
Nichoir fabriqué instinctivement sans plan et installé sur les branches d'un chêne.
Après une année 2024 très prolifique avec 4 nichées de moineaux, en juin 2025 j'ai déjà pu observer 3 nouvelles nichées (deux en nichoirs installés et une dans un cache moineaux ouvert). Avec 3 ou 4 petits en moyenne par nichée, j'estime qu'en deux années 20 à 25 jeunes moineaux ont pris leur envol dans mon jardin. Une véritable fierté de contribuer au repeuplement de cette espèce lorsqu'on connait l'effondrement du nombre de moineaux en Europe.
Un couple de moineaux s'est imposé sur ce nichoir. Le diamètre du trou étant plutôt adapté à des mésanges ils éprouvent quelques difficultés pour entrer et resortir mais c'est décidé c'est bien ici que le couple va établir son nid (28 mai 2025).
Quelques semaines après le début de la construction, la couvée et un nourissage intense, voici venu le temps du départ (25 juin 2025).
Le nichoir initialement plutôt imaginé pour des pic épeiches a également été colonisé par des moineaux.
Ce nichoir a hébergé 3 nichées de moineaux depuis son installation. Peut-être le confort et la proctection contre les intempéries et fortes chaleurs apportée par le grand hêtre.
Les mésanges bleues sont observées en grand nombre sur les mangeoires en hiver mais je n’avais jamais vu de nid dans mon jardin. J’ai donc décidé de mettre en place trois nichoirs et dès la première année j’ai pu observer une nichée et 5 petites mésanges ont pris leurs envols. Il est important de d’acheter ou mieux de construire un nichoir adapté à cette espèce. Pour les mésanges bleues l’entrée doit avoir un diamètre de 28mm, si vous ne respectez les bonnes dimensions, d’autres espèce finiront par s’imposer.
Visite d'un nouveau nichoir par un couple de mésanges bleues. Le diamètre d'entrée est de 28mm.
Dans les jours qui précèdent le départ des jeunes mésanges le nourrissage est intense. Du matin au soir les parents ne cessent de faire des allers-retours au nichoir, on imagine la quantité impressionnante d'insectes capturés en une journée.
Lorsque les oisillons se présentent à l'entrée du nichoir en sortant une partie du corps, le départ est éminent. Si vous avez un peu de temps garder un œil à distance sur le nichoir vous aurez peut-être la chance d’assister au départ du nid, ça reste un instant magique.
Lorsque les oisillons sortent du nid ils sont très vulnérables. Ils doivent éviter de tomber au sol et chercher un point haut. Ils dépendent encore plusieurs jours des parents pour leur protection let le nourrissage.
Les vieux greniers et les bâtiments susceptibles d’accueillir des chauves-souris sont de plus en plus rares dans les maisons d’habitation. Aucune possibilité pour elles de pénétrer une maison de conception moderne. Par exemple, sur l’espace couvert par tout un lotissement récent vous n’aurez pratiquement aucune possibilité pour les chauves-souris de s’abriter. Il est donc très important d’installer dans le jardin des abris qui serviront de refuge à ces petits animaux.
Les hôtels à insectes sont d’une efficacité très relative et plutôt symbolique. Leur principal intérêt réside dans le fait de permettre une sensibilisation sur l’effondrement d’un monde qu’on connait très mal et sur l’importance de créer des solutions concrètes pour le préserver.
Si on ne veut pas que l’hôtel à insectes soit un simple gadget acheté et accroché à un mur pour se donner bonne conscience, il est préférable de le construire soi-même avec une conception et une taille suffisamment importante pour attirer plusieurs espèces. Imaginer et construire un hôtel à insectes dans son jardin est la concrétisation d’une réelle prise de conscience et surtout un chouette projet de weekend ou de vacances. Si en plus, vous avez la possibilité d’impliquer des enfants dans cette aventure vous ferez d’une pierre deux coups en termes d’utilité et de sensibilisation.
Il faut cependant avoir en tête qu’une zone enherbée naturelle, un tas de bois mort, un bosquet d’ajoncs (en Bretagne) ou un mur en pierres sèches sera d’une bien plus grande efficacité pour accueillir toute une diversité d’insectes et autre petits animaux. (La nature fait toujours mieux les choses).
Pensez tout d’abord à donner la possibilité aux hérissons de visiter votre jardin. La grande majorité des nouveaux jardins sont totalement clos et inaccessibles pour ce petit animal. Il n’est pas très difficile pourtant de créer un ou plusieurs petits passages d’environ 15cm sur 15cm au bas des murs de clôture. Si tous les jardins d’un quartier donnaient aux hérissons la possibilité de circuler de l’un à l’autre on contribuerait grandement à augmenter ses chances de survie. Si on a la chance que son jardin soit régulièrement visité par un hérisson et qu’on espère le voir y établir sa résidence principale, il faut lui donner des possibilités de se nourrir et de s’abriter tout le long de l’année sans oublier la période hivernale. Il appréciera particulièrement les tas de feuilles, les tas de bois ou à défaut un abri adapté acheté ou construit par vos soins.
Abri construit avec des pierres plates et de la terre, le tout garni de feuilles mortes.
